Ils n’ont pas encore fait leur entrée sur scène que le concert démarre avec l’hymne soviétique. Un curieux feeling nous traverse. Dérision ou nostalgie ? Les deux, peut-être, un peu.

L’histoire du groupe ne date pas d’hier, plus de trente ans, et les anecdotes qui jalonnent leur parcours sont multiples et piquantes. Le doublement palmé d’or à Cannes convoque encore et toujours son univers, en jouant ici la figure révolutionnaire mexicaine qu’était Francisco Pancho Villa.

Enthousiasme contagieux

Entre deux chansons, la célèbre phrase mélodique de La Panthère Rose, assure les transitions de manière récurrente et parfois un peu trop systématique.

Mais, pas question de bouder notre plaisir. C’est vivifiant, un poil déjanté mais pas trop. On a qu’une envie, se lever pour danser. D’ailleurs, certains n’y résistent pas.

De temps en temps, des silhouettes bondissent de leur siège pour taper dans leurs mains à tout rompre. Un enthousiasme contagieux s’empare de la grande salle du Quartz.

On enchaîne, on enchaîne !

On retrouve avec plaisir quelques thèmes de ses films, comme la musique La vie est un miracleMeine Stadt de Chat noir, chat blanc… Au fil des morceaux, le chef de la bande ne relâche pas la pression. Faisons la fête, que diable ! On enchaîne, on enchaîne. Les joyeux compères descendent parmi les spectateurs qui n’attendaient que cela. Il y a du punk chez Emir Kusturica. Les années passent, mais rien ne semble assagir ses passions.

Après les tubes, au tour de Corps diplomatique, le nouvel album du groupe, d’être à l’honneur. Cerveza, Fuck you MTV, Tito Puente… « Une chanson triste maintenant, l’histoire de Romeo et Juliette. Mais il nous faut trouver Juliette. »

Les lumières balaient la salle. Une jeune Lorena monte sur scène. On est séduit par sa spontanéité et sa façon d’entrer dans le jeu avec une belle aisance.On ne pouvait pas rêver meilleure soirée pour clore une première journée de réjouissance populaire dans les rues de Brest, à la foire Saint-Michel.

© www.benbenben.fr